Sarcopénie : comment apprendre à prévenir ce problème ?

La sarcopénie est une maladie de plus en plus fréquente chez les personnes âgées et entraîne une diminution de la qualité de vie du patient, car elle contribue à augmenter le risque de fractures récurrentes et d'hospitalisations. Son apparition peut être causée par des maladies qui laissent le patient affaibli, des changements hormonaux et physiologiques, la sédentarité et aussi une mauvaise alimentation. Selon la Société brésilienne de gériatrie et de gérontologie, environ 15 personnes âgées de plus de 60 ans développent une sarcopénie, ce qui peut augmenter ce taux de 30 après 80 ans. Cependant, le problème n'est pas seulement lié au processus de vieillissement. Des maladies telles que le cancer, les processus infectieux graves et les traumatismes accélèrent également le processus de perte de masse musculaire.

Quels sont les signes de la sarcopénie ?

La perte de masse musculaire peut prendre du temps à être remarquée, car les muscles perdus sont remplacés par de la graisse. Ainsi, la sarcopénie n'est souvent pas perçue physiquement, mais pendant les activités. L'origine de la sarcopénie est multifactorielle. Elle est liée à un état de dénutrition, avec des apports insuffisants en protéines, et à un manque d'activité physique, mais implique aussi des modifications de l'organisme liées au vieillissement ou à la maladie chronique, telles que des altérations du métabolisme des protéines et du métabolisme énergétique, des changements hormonaux, des processus inflammatoires et neurodégénératifs. Les symptômes de la sarcopénie :

- Diminution de la performance physique

La sarcopénie entraîne une perte de motricité. À mesure qu'elle s'installe, on devient moins endurant et plus fatigable. Les gestes de la vie de tous les jours, marcher, se lever d'une chaise, monter des marches, deviennent de plus en plus difficiles, ce qui conduit à une perte d'autonomie et de qualité de vie. L'équilibre est compromis et le risque de chute s'accroît.

- Vulnérabilité aux maladies et morbidité. La diminution de l'activité physique augmente le risque d'ostéoporose, donc de fractures. La baisse de défense contre les infections et les difficultés de cicatrisation s'expliquent par une diminution de la capacité de l'organisme à synthétiser rapidement des composés protéiques, en lien avec la réduction de la masse protéique musculaire, qui constitue une réserve de leurs composants. À un stade avancé, la sarcopénie peut entraîner des troubles respiratoires et digestifs liés à la faiblesse des muscles intercostaux, du diaphragme et de la paroi intestinale.

- Difficultés à effectuer les activités quotidiennes, comme monter les escaliers et faire les courses ;

- Des chutes constantes, généralement provoquées à un stade avancé de la maladie.

Comment prévenir la sarcopénie ?

L'exercice physique et une alimentation saine sous la direction d'un professionnel constituent un excellent moyen de prévenir ou de minimiser la perte musculaire au cours de la vieillesse. Les exercices qui renforcent les muscles sont toujours les plus recommandés et pour l'alimentation, les meilleurs sont les aliments riches en protéines, tels que le poulet, le fromage, le bœuf, le soja, le quinoa, le tofu et les haricots. Pour les patients ayant des limitations ou qui sont hospitalisés, le mieux est la pratique de la physiothérapie. La prévention de la sarcopénie repose sur les mêmes piliers que le traitement, à savoir l'activité physique et la nutrition.

- Activité physique

L'activité physique couple idéalement des exercices de renforcement musculaire et des activités d'endurance. Les exercices d'assouplissement et d'équilibre sont également bénéfiques.

- Alimentation

L'alimentation doit permettre un apport suffisant en protéines. Elle doit aussi être équilibrée et permettre notamment des apports essentiels en fruits et légumes , ou encore en oméga-3, de manière à préserver l'organisme des effets néfastes du vieillissement.

Comment diagnostiquer et traiter la sarcopénie ?

Il est courant que les spécialistes effectuent le diagnostic au moyen d'une tomographie, généralement effectuée dans la région des jambes ou de l'abdomen. Il est également courant de disposer de la densitométrie, de l'imagerie par résonance magnétique et des ultrasons. Le traitement de la sarcopénie peut durer des mois ou des années, tout dépend du développement musculaire du patient. Il est recommandé que les exercices et l'alimentation, prescrits par des professionnels, soient contrôlés et ajustés en fonction de la nécessité de gagner et de maintenir la masse musculaire de chaque patient. Les spécialistes évaluent le degré de sarcopénie à l'aide de tests simples qui mesurent la performance physique. Le diagnostic est posé quand :

  • La vitesse de marche est inférieure à 1 m/s sur 6 mètres ou à 0,8 m/s sur 4 mètres.
  • Le score de performance globale SPPB calculé à partir de trois tests notés sur quatre points, est inférieur à 8. Ces tests évaluent l'équilibre, la vitesse de marche et la capacité du patient à se lever d'une chaise cinq fois de suite.
  • Les capacités à exécuter une série de manœuvres simples, évaluées à l'aide du test TUG, se lever d'une chaise avec accoudoir, marcher trois mètres jusqu'à un repère, faire demi-tour et revenir s'asseoir sont diminuées.

Des test de préhension ou d'extension et flexion des genoux sont aussi pratiqués.

La stratégie thérapeutique est définie par un médecin spécialiste de la gériatrie ou de la médecine physique et de réadaptation. Elle s'appuie sur un programme de kinésithérapie adapté, combiné à une prise en charge nutritionnelle.

- Exercice physique

Le programme d'exercices physiques comprend principalement des exercices physiques en force contre résistance de faible intensité, permettant un renforcement musculaire.

  • flexion et extension debout,
  • élévation latérale de la jambe,
  • levé de chaise,
  • levé de genoux,
  • en position assise, maintien d'une jambe levée parallèlement au sol en contraction.

Des séances répétées deux à trois fois par semaine, pendant douze à dix-huit semaines, entraînent une amélioration de la force et de la puissance musculaire, même chez des sujets très âgés. Les progrès fonctionnels s'étendent à la vitesse de marche, à la facilité à se lever et à la diminution du risque de chute.

- Stratégie nutritionnelle

L'objectif principal est de permettre un apport protéique optimal pour stimuler la synthèse de protéines et favoriser la fabrication de masse maigre musculaire. Augmenter l'apport protéique de l'alimentation ne suffit pas toujours pour atteindre les apports journaliers recommandés, évalués à 1 à 1,2 grammes par kilogramme de masse corporelle et par jour chez la personne âgée. La recherche montre qu'il peut être pertinent d'apporter une supplémentation en acides aminés, mais aussi d'instaurer ce que les spécialistes appellent la nutrition pulsée, qui concentre 80 % des apports protéiques journaliers en un seul repas. Les protéines rapides, ainsi appelées parce que leur absorption dans le sang est très rapide au cours de la digestion, ont aussi un intérêt pour augmenter la disponibilité des acides aminés pour la synthèse protéique. C'est le cas par exemple des protéines du lactosérum. La vitamine D offre un intérêt pour prévenir le nombre de chute.

- Education thérapeutique

L'un des défi majeur de la prise en charge est d'obtenir que les patients reprennent confiance dans leurs capacités et acceptent de respecter ce programme sur la durée.

Plan du site